vendredi 28 septembre 2012

Cross-country à London

London, Ontario. 20h de route aller-retour. Pour 19:49 de course à pied. Pas rentable, me dites-vous ?! Je suis au courant. Par contre, c'était le fun !

C'était le Western International X-Country, une compétition relevée qui accueille surtout les universités ontariennes (qui se trouvent à être les plus fortes au pays), mais cette année, nous étions trois universités québécoises à oser prendre le départ. D'abord, on va se l'avouer, l'organisation était "su'a coche". Sérieusement, c'était génial. Le parcours, tout de même très sinueux, était excessivement bien balisé. Le commentateur annonçait le départ dès les dernières 15 minutes. On ne pouvait pas le manquer. Ils nous ont servi de la pizza durant la remise des médailles. Leur podium naturel (une bute) était parfait pour la situation. Puis, le tout s'est fait efficacement dans les temps prévus.

Maintenant, comment s'est passé la course ? Bien. Je me doutais que je ne serais pas de calibre des meilleures, mais de le vivre, c'était impressionnant. Le départ était rapide et ce n'était pas une surprise. Après 200m, il y avait un virage serré à 90degré, alors il a fallu que je sorte les coudes pour prendre ma place.

La première moitié du parcours, c'est la plus difficile... sur papier. C'est une partie majoritairement ascendante incluant une descente difficile tellement elle est abrupte. Par contre, en compétition, ce n'est pas la partie qui m'a fait souffrir le plus. Pourquoi ? Parce que dans une compétition comme celle à London, où on est plus d'une centaine de coureuses, il y a beaucoup de filles de ma force, ce qui crée un énorme pack avec lequel courir. La fin de semaine passée, le pack est demeuré assez serré pendant au moins les deux premiers kilomètres. Puis, quand on court avec un aussi gros pack, on est tellement concentré sur suivre les autres, sur ne pas leur piler sur le pied, sur prendre la meilleure ligne possible qu'on oublie qu'on est en train de monter une solide côte. Cette fois-ci, j'avais en plus, 5m devant, Laurence, la première fille de l'Université Laval.

La deuxième partie du parcours était vallonnée et majoritairement descendante. C'est là que ça roule ! C'est aussi à ce moment que le pack s'étire. C'est le moment de reprendre le temps perdu dans les côtes et de prouver qu'on peut courir 5km sous les 20minutes dans un cross-country. Je fais de mon mieux, le souffle est bon, mais les jambes ne suivent pas. Elles ne veulent simplement pas aller plus vite. Je conserve mon léger retard sur Laurence jusqu'à ce qu'on passe la marque du 4,5km, là où Laurence monte sa vitesse d'un cran, vitesse d'une fille de 600m. C'est donc à cet endroit que je me fais officiellement larguer même si je tente de monter ma vitesse d'un cran, vitesse d'une "fille de long". Malgré tout, je suis fière de mon dernier 500m, puisque pour la première de ma VIE, il n'y a pas une fille qui est venue me dépasser dans ces derniers mètres.

Une fois que j'ai passé la ligne d'arrivée, je n'ai pensé qu'à une chose : je veux revenir et faire mieux (les CIS auront lieu sur ce même parcours). Une fois que j'ai vu les résultats, je n'ai pensé qu'à une chose : comment font les filles de Guelph pour toutes courir aussi vites ? Félix a dit qu'elle court en moyenne 120km par semaine. Oufff ! La dernière fois que j'ai fait une semaine proche des 120km, c'est quand je m'entrainais pour un marathon... pas un 5km !

Enfin, c'était une super expérience ! Dans les prochaines semaines, très peu de natation et pratiquement pas de vélo parce que je me concentre sur la course à pied. La fin de semaine prochaine, ce sera le cross-country des plaines à Québec. Un parcours que je déteste pour plusieurs raisons, alors j'appréhende beaucoup cette compétition.

dimanche 9 septembre 2012

Officiellement une fille "de long"

*** Désolée, pas de photos... 

I am not an IRONMAN.

Non, je ne faisais pas un ironman aujourd'hui. Je faisais un demi ironman. Coupez la distance de moitié, alors vous obtenez 1,9km de natation - 90km de vélo (87km aujourd'hui) - 21.1 km de course. Voilà ce que je parcourais en compétition pour la première fois. Mon objectif était de terminer tout juste sous les 4h45. Je vous le dis tout de suite, la mission a été accomplie avec succès. Mais comment ?!??! Eh bien, je vous raconte...

D'abord, j'ai décidé d'opter pour le sommeil plutôt que pour l'échauffement. Oli et moi sommes arrivés un peu à la dernière minute sur le site de la compétition, ce qui m'a tout juste donné le temps d'organiser ma zone de transition et de m'acheter des gels (je les ai ENCORE oubliés). Contrairement à mes habitudes, je n'ai pas pris le temps cette semaine de "sporstater" mes concurrentes. Je n'avais donc aucune idée à quoi m'attendre en terme de calibre. Au son du fusil, je suis alors plongée en ayant en tête que ma position importait peu, mais que je devais m'en tenir à mon objectif de temps. Au départ, je suis tout de même surprise parce que je ne me retrouve pas toute seule. Une autre nageuse est à mes côtés et je choisis la solution facile... lui laisser faire tout le travail pour moi. Mon temps de natation n'est pas à la hauteur de mes capacités, mais j'ai gagné le temps perdu en vélo et même plus.

On est seulement deux lorsque je sors du bassin olympique et les autres semblent loin derrière. Pour ma part, je ne fais pas la différence entre une transition élite et une transition longue distance, alors ce n'est pas long que je me retrouve la meneuse. Je suis la première de la journée à embarquer sur le circuit Gilles Villeneuve. J'ai la paix sur le parcours. Il n'y a que mon vélo et moi. Le vent est mort. Je roule 37km/h et c'est presque facile. Je me sens bien. Au premier virage, panique, mon pied intérieur est en bas alors ma pédale irrite l'asphalte et je passe près de tomber. Une erreur que je ne reproduirai pas sur les 19 autres fois que j'ai eu à prendre l'épingle. Tranquillement, je commence à me faire dépasser par les messieurs, mais je me console parce que je dépasse davantage. Je suis focus. Je pense à ma technique. Je pense à garder la tête haute parce que je porte un casque aérodynamique. Je pense à m'hydrater. Je pense à saluer mes amis qui sont là pour encourager. Ça roule !!! Je me rends compte que je suis en train de pulvériser mon objectif. Pendant la course, je modifie donc mon objectif : 4h30.

Ma deuxième transition est tout aussi rapide... En fait, j'ai eu la transition la plus rapide de tous. C'est probablement parce que je suis une des seules à ne pas enfiler de bas. Un vrai triathlète cours nu-pied dans ses souliers, t'sais ! Dès les premiers mètres, je suis consciente que je suis partie pour bien courir. Les jambes tournent rapidement. Le haut du corps est détendu malgré les tensions que produit le vélo de contre-la-montre. Afin de conserver les bonnes sensations, je me force à boire deux bonnes gorgées d'eau à tous les ravitaillements. J'ai une petite frousse lorsque j'amorce le deuxième tour, car je commence à ressentir la crampe qui m'avait coupé le souffle à Valleyfeild. Heureusement, elle ne deviendra jamais aussi forte. Au neuvième kilomètre, Alexis et Gabriel viennent me porter compagnie et ça tombe bien parce que je voulais prendre mon dernier gel, mais je n'arrivais pas à l'ouvrir. Je ne me souviens plus c'était quelle marque, mais ils n'ont définitivement pas compris qu'il faut que l'extrémité soit facile à déchirer. Je profite alors de la situation pour demander à Alexis d'ouvrir mon gel. Merci coloc, tu m'as sauvé bien des efforts inutiles :) Le vent s'est levé. Brusquement. Sur la boucle qu'on devait parcourir, il y avait une longue ligne droite durant laquelle on avait le vent de face à affronter. Terrible. Un peu plus et on reculait. Malgré cela, je suis restée calme et concentrée. À chaque tour, j'ai le plaisir de croiser mes amis et c'est incroyable l'énergie que ça donne de les entendre. Je n'ai aucune idée de la vitesse à laquelle je vais parce que je ne mets jamais ma montre dans les compétitions. Je sais seulement que ça va très bien, que je suis en contrôle.

C'est magique. Je suis passée de la fille la plus malheureuse cette semaine à la fille la plus heureuse aujourd'hui grâce à 4:24:59 d'efforts physiques. J'ai mis fin à ma courte saison de triathlon sur une note positive en prévision de l'année 2013. C'est officiel, je suis une fille "de long". J'ai toujours su que ce serait ma force... c'est maintenant écris sur sportstats. Par contre, ça ne veut pas dire que je mets fin à ma participation à la Coupe du Québec élite.

Les compétitions ne sont pas terminées en 2012 parce que je vais représenter le Rouge et Or dans les cross-country universitaires cet automne. Ce sera à suivre... Les championnats canadiens universitaires, HERE I COME.

Pour les plus cartésiens, voici les résultats... remarquez que je termine 6e overall !!

6
Caroline ST-PIERRE Quebec, CAN
294
4:24:59.7
F20-24
1/5
1/55
28:44.5
2:22:20.2
1:31:11.5
1:09
1:35

jeudi 6 septembre 2012

C'est ce samedi !

Eh oui ! C'est déjà ce samedi que je participe à mon premier demi ironman. Comment est-ce qu'on se prépare pour une telle compétition ?

J'ai eu deux mois pour revenir de ma blessure et de mon voyage et pour me remettre en forme. Comme la natation est la discipline la plus négligeable dans un demi ironman, je n'ai pas nagé aussi souvent que d'habitude. J'ai plutôt consacré mes efforts au vélo. Le vélo parce que la dernière fois que je m'étais sérieusement entrainée en vélo, c'était il y a plus d'un an. C'était donc dans ce sport que j'avais le plus de retard à rattraper. À la course, j'ai fait du mieux que je pouvais avec le temps qui me restait. Heureusement, j'ai couru un peu en voyage, ce qui m'a permis de conserver une base avec laquelle j'ai pu retravailler la vitesse cet été.

J'étais confiante que j'avais fait le travail que je pouvais faire pour me rendre à samedi jusqu'à cette semaine... Je vis présentement la pire semaine de ma vie alors que je devrais être reposée et focus. Je suis plutôt brulée par le stress, brulée par la honte, brûlée par la haine, brûlée. Heureusement, j'ai des élèves à qui je dois enseigner qui me remontent un peu le moral parce qu'ils sont encore sages comme des images.

À samedi !


lundi 3 septembre 2012

Race report Valleyfield 2012

 La saison de football Rouge et Or est commencé !

J'ai eu deux semaines pour me remettre de mes émotions et me préparer pour le triathlon olympique de Valleyfield. Bien que mon plan d'entrainement ne soit pas construit en fonction de cette compétition, j'y étais pour donner mon 110%.

Comme dans le bon vieux temps, je me rendais au site de la compétition avec Eugé et du Basshunter à fond dans la Hyundai. Il n'y a rien de mieux pour se pomper avant une course. C'est faux ! Apprendre que le wetsuit n'est pas permis me crinque encore plus.

Eh bien, le wetsuit n'était pas permis !!! YAHOUUUUUUUUU !! Maintenant, expliquez-moi comment ça se fait qu'il y a deux semaines le wetsuit était permis à Verdun... c'est ça que je me disais aussi. Anyway... Revenons à dimanche. Le départ était dans l'eau, les femmes avec les équipes, deux minutes après les hommes 40 ans et plus et quatre minutes après les hommes 39 ans et moins. Pauvres hommes ! Je me positionne le plus à l'intérieur possible, sur la ligne imaginaire, au côté de Isabelle, ma "rivale". Je sais qu'elle nage bien. Mon plan était d'en profiter au maximum. Au son du fusil, on s'élance et en à peine 50m, Isabelle et moi avons déjà distancé le reste du peloton. Je ne me bats pas pour me mettre en avant. Je me positionne docilement dans ses pieds où je suis demeurée les 1450m suivant. Déjà à la première bouée, on rattrape les hommes. À mon grand bonheur, Isabelle prends les meilleures lignes et trouve toujours un moyen de les dépasser sans trop se faire frapper.

À la sortie de l'eau, on a une longue transition de course à pied pour se rendre à notre vélo. Comme je le disais dans mon race report de Verdun, ça m'avantage. Je dépasse Isabelle pour la première et dernière fois. À la ligne d'embarquement, je cours au côté d'un homme, un groupe d'âge t'sais. Embarquer sur son vélo, c'est un sport en soi. Comme je le prévoyais, l'homme en question se plante devant moi en voulant embarquer sur son vélo. Bravo champion ! Heureusement, je m'en doutais, alors je continue à courir un peu plus loin et j'embarque gracieusement sur mon vélo sous les " WOAH ! " des spectateurs. Show off ! haha. Le vélo se déroule bien. J'essaie d'être constante d'un tour à l'autre. J'essaie de respecter les règlements sur le sillonnage contrairement à certains. À un moment, je me rends compte qu'un monsieur profite solidement de ma roue alors qu'on a le vent de face. Je lui fais savoir mon mécontentement : " Dégage de ma roue, toi ! ". Je ne l'ai plus revu... Eugé faisait le triathlon sprint et on s'est croisé sur le parcours. Elle, me dépassant à toute vitesse bien entendu. Arggg.

La transition à la course à pied se passe bien, mais c'est à ce moment que la chaleur se fait ressentir. J'ai fait l'erreur de boire seulement une bouteille de X1 sur le vélo. Dans des conditions chaudes et humides comme celles de dimanche, c'est trop peu. Ainsi, après environ 1km, je commence à souffrir d'une crampe sous les côtes. Vous savez, celle qui vous coupe le souffle et vous empêche d'avoir une bonne fréquence des bras, laquelle vous permet de courir plus vite. Pour y remédier, je prends la décision d'arrêter à tous les ravitaillements et de prendre le temps de boire un verre d'eau. Les autres participants me dépassent, mais je me permets de les dépasser à nouveau entre les ravitaillements. Finalement, après deux tours sur quatre, la crampe commence à se dissiper et je peux me permettre de courir au rythme souhaité, c'est-à-dire à environ 4min/km. Je savais que j'avais de l'avance sur mes rivales, c'est pourquoi je me suis permise une telle stratégie de course à pied. Avoir été davantage pressée, je ne sais trop comment j'aurais réagis.

Somme toute, je termine première femme au triathlon olympique de Valleyfield avec une avance de 5minutes sur la deuxième. Je suis un peu déçue de mon temps de course à pied parce que je sais que je peux faire mieux, mais c'est la conséquence d'une mauvaise gestion de l'hydratation. Je suis contente d'avoir fait cette erreur dimanche plutôt que de la faire au demi ironman de Montréal auquel je participe dans seulement semaine. C'est la compétition pour laquelle j'ai le plus d'attentes cet été. J'ai hâte ! C'est le samedi 8 septembre, alors j'espère vous y voir en grand nombre parce que j'aurai besoin de vos encouragements.