dimanche 7 octobre 2012
Vaincre le parcours
Dans mon dernier article, je vous disais que j'appréhendais la compétition sur les Plaines. Étonnant, puisque je m'entraine sur ce parcours à toutes les semaines. Si j'ai autant d'appréhension, c'est précisément parce qu'il y a deux ans, je me suis blessée en compétition en descendant les côtes abruptes des Plaines. Une blessure au dos qui, à mon avis, est à l'origine de mon hernie discale.
Ainsi, hier, je n'avais pas tellement d'objectifs en terme de positions ni de temps. Je voulais simplement vaincre le parcours. Faire face à ma peur de descendre rapidement les côtes. Puis, me prouver que la hernie n'est plus un frein à mon succès athlétique.
Au départ, c'est très serré, alors je me retrouve sur la deuxième ligne. Au son du fusil, je veux m'élancer avec les meilleurs, mais le passage se referme devant moi. Je dois donc sortir les coudes et les gros mots pour sortir du bouchon. Je panique un peu parce que je vois mes coéquipières, Laurence et Marilou, à déjà plus de 30 mètres devant moi. Je donne tout pour les rattraper avant la première descente.
À la première descente, je me laisse aller. Je sais que je ne dois pas me faire distancer dans cette section si je veux vaincre mes craintes. À ma grande surprise, c'est à ce moment que je dépasse Marilou et Laurence. La confiance fait un bon de géant. C'est avec elle que je parcoure le premier tour rapidement. Trop rapidement. J'ai cru entendre un coach crier 7:15 à la marque de 2km. J'ai probablement halluciné.
Ce n'est pas avant la deuxième montée de la Tour Martello que je commence à souffrir. Les bras sont lourds, gelés par le froid et raides par l'effort. Une fille de McGill me dépasse à ce moment et Félix est là pour me dire de m'accrocher, car "chaque point compte". Je ne pouvais plus accélérer. Je me concentrais sur "ne pas décélérer". À environ 300m de l'arrivée, Laurence me dépasse à toute vitesse. Je me doutais que ça allait se produire. Le plus drôle, c'est que la seule chose à laquelle j'ai pensé, c'est "awaille, Laurence, va chercher la fille de Mcgill en avant". Dommage, elle n'a pas réussi.
Je passe le fil d'arrivée en 5e position en 15:10 chez les universitaires, ce qui est bien au-delà de mes espérances. Par-dessus tout, je suis satisfaite parce que j'ai vaincu le parcours. Je l'ai affronté, je l'ai survolé et je l'ai presque apprécié. J'ai atteint mon objectif.
Je tiens à féliciter mes coéquipières parce qu'en équipe on s'est rapprochées des filles de Mcgill. C'est encourageant pour les CIS !!
La fin de semaine prochaine, je me dirige à Fredericton pour un autre cross-country universitaire. À suivre...
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