On est partie à 8h10 samedi matin sous un soleil timide, mais un vent courageux. Les jerseys de vélo remplis de gels et de jujubes, on étaient prêtes à affronter la journée sur notre selle. Le trajet se faisait presque entièrement sur la route 138. Pour s'y rendre, on a passé par St-Augustin et Neuville où normalement on vire de bord, mais cette fois, on avait que le neuvième de notre randonnée d'accomplie. Jusqu'alors, la seule chose qui nous inquiétait, c'était la force du vent de face. On espérait croiser des cyclistes un peu plus rapides avec lesquels on pourrait embarquer pour quelques kilomètres. Aussitôt dit, aussitôt arrivé ! On venaient à peine d'embarquer sur la 138 lorsque le club de vélo Sport en tête nous a croisé. Ils ont gentiment accepté de nous livrer rapidement à St-Anne-de-la-Pérade. Je dis bien rapidement parce que ces monsieurs-là, ils roulent vite. Grâce à eux, on a roulé à environ 34km/h pendant 55km avec un solide vent de face. Le plus impressionnant, c'est que ce n'était que le deuxième groupe. On a tenté d'embarquer avec le premier groupe de St-Anne-de-la-Pérade à Trois-Rivières, mais leur 37km/h de moyenne dépassait nos limites.
Ensuite, à Trois-Rivières, ça commençait à être le temps de manger autre chose que des gels et des jujubes. On espérait croiser un petit casse-croûte intéressant, mais au moment où Eugé désespérait, il n'y avait qu'un dépanneur miteux. De toute façon, on étaient partantes pour manger n'importe quoi.
Une fois rassasiées et le jersey rempli des fameux brownies, on étaient tout en jambes pour parcourir les 145km restant. C'était un peu décourageant de se retrouver toutes seules face à un vent qui atteignait parfois les 30km/h surtout après avoir roulé en peloton précédemment. On a essayé de rouler côte à côte, mais on a dû abandonner et s'échanger les relais.
Le moment cocasse de la journée est nul autre que la rencontre inattendue avec ma voisine entre Lanoraie et Berthierville. Lorsqu'elle s'est rendue compte que c'était bien moi qui roulais, elle s'est arrêtée dans un casse-croûte et nous a prises en photo. Je l'ai reconnue, alors on est arrêtées jaser quelques minutes. Elle nous a proposé de nous lifter jusqu'à la maison, mais on tenaient à compléter notre défi.
On croyaient avoir évité toutes formes de pépins jusqu'à ce que je fasse une crevaison à environ une heure de l'arrivée. On a légèrement hésité à savoir si on prenaient le temps de la réparer ou bien si on appelaient à l'aide. Finalement, on a opté pour la persévérance. Or, quelques minutes plus tard, on s'est retrouvées dans un cul de sac. Il était passé 19h. Le soleil commençait à se coucher. Eugé perdait patience. Le GPS indiquait qu'on étaient à seulement 12km de la maison. Après avoir parcouru environ 265km, ce n'est pas vrai que j'allais baisser les bras. Ce serait comme monter une montagne et ne pas se rendre au sommet. Eugé voulait qu'on appelle un lift. J'ai dis non. Sans dire un mot de plus, on est reparties. Moi, devant, à toute allure sur un chemin que je connaissais très bien. Eugé, derrière, à suivre aveuglément.
Enfin, on est arrivées à 20h. Maman, Mozart et Patrick nous attendaient à l'extérieur. J'ai eu le droit à l'attaque de bisous d'un terrier surexcité lorsque je me suis effondrée sur le gazon. Le plus satisfaisait aura été le légendaire spaghetti de maman accompagné de la meilleure tarte fraises et rhubarbes, celle de la fruiterie du coin.
Finalement, on a parcouru 280km en 10h15, mais avec les pauses, ça nous a pris 12h. Une belle journée au boulot !
Le lendemain, on étaient bénévoles à l'Ironman du Mont-Tremblant et on s'est vite rendues compte que notre défi n'était pas à la hauteur de ce que vivaient ces triathlètes. Un jour, surement qu'on aura l'audace de relever le défi de faire un Ironman. Pour l'instant, je préfère encourager et faire du bénévolat.
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