Ishhh que j'en avais arraché à travailler comme serveuse pour mon oncle en France. Je m'en souviens comme si c'était hier.
Apprendre tous les apéritifs français, les vins, et les plats et leur description beaucoup trop compliqués, comment servir le vin avec le liteau - oups, comment ouvrir une bouteille de vin rapidement, d'abord - servir à droite, desservir à gauche, dame d'abord, l'homme goûte le vin, apporter un plateau de 20 coupes de champagne sans les casser - failed beautifuly once, haha -, écrire la commande lisiblement et de manière précise pour que les cuistos comprennent, crier la commande, annoncer les entrées, les plats et les desserts, calculer le temps de la cuisson des desserts en fonction de la vitesse à laquelle mange le client,... Je n'oublierai JAMAIS le jour où nous étions que le chef en cuisine et moi comme serveuse, un midi, et que nous avons du servir 60 couverts. Qu'est-ce que tu fais dans ce temps là ? N'importe quoi !! Les apéritifs, le sourire, les entrées, la plonge, les commandes, le sourire, les desserts, le sourire, le café et maudit qu'une chance que je l'ai ce foutu pas pire sourire là !! Je travaillais de 10h à 15h, puis de 17h à 23h, en moyenne, donc à peine 2h pour m'entrainer ou regarder le tour de France l'après-midi. Deux demi-journées de congé.
Savez-vous quoi ? Malgré tout, j'aimais ça. J'ai travaillé vraiment, mais vraiment fort pour essayer d'être à la hauteur de Frank, l'autre serveur, qui a plus de vingt ans de métier.
Hier soir, c'était ma deuxième formation de trois heures au resto. C'est tellement un autre monde que ce que j'ai connu en France. Le jour et la nuit. Apéritif quelqu'un ? Come on, un panache ? un kir au pêche ? Haha, non, ici, ils veulent de l'eau.
Puis le menu ! Le gigantesque menu ! En France, le menu tenait sur une page avec une autre page qui contenait juste la sélection des vins. Ici, j'ai 8 pages !!!! Puis le menu complet, les 8 pages, est disponible 24h sur 24. WOW ! Tout le par coeur que je dois faire, vous vous imaginez.
Parlant d'imagination, imaginez-moi, la petite Caro, tentant d'apporter une king size poutine et un club sandwich AMÉRICAIN dans une main et une lasagne dans l'autre. C'est ça que je me disais. En France, les portions sont saines, soient beaucoup moins ÉNORMES. Alors, les assiettes sont beaucoup plus légères. Ici, elles pèsent une tonne. Quand je voyais mes assiettes arriver sous le réchaud et que je sortais la napkin parce qu'on ne m'a pas encore donné de liteau, je me répétais : "T'es capable Caro, t'es capable". La fois de la lasagne dans le pot de porcelaine, j'avoue que je n'y suis pas arrivée.
J'avais oublié de mentionner dans mes nombreuse tâches de serveuse en France que je devais nettoyer les tables et les remonter. Ici, c'est le buzzzz boy. Ça ne me rentre pas dans la tête. On a un bac en arrière du comptoir où déposer nos assiettes sales, mais moi je m'entête à les vider et les apporter à la plonge. C'est un réflexe. Ils doivent tellement me trouver bizarre. Quoi que d'un autre côte, je pense que c'est mon inconscient qui ne veut tout simplement pas que je me penche avec des assiettes lourdes. T'sais, pour mon dos...
Savez-vous quoi ? Malgré tout, j'aime déjà ça. Je vais travailler vraiment, mais vraiment fort pour essayer d'être à la hauteur de l'autre nouvelle serveuse qui a travaillé deux ans au St-Hubert.
Or, une chance que j'ai mon foutu pas pire sourire.
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Félicitations à tous ceux qui faisaient une compétition en fin de semaine. Vous savez que je connais déjà tous vos résultats et que j'aurais aimé vous encourager sur place (encore davantage participer à vos côtés).
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