Triathlon sprint avec drafting, Drummondville

C'était ma dernière chance de prouver à moi-même et aux autres que je mérite de m'entraîner et de courser avec les élites... CHECK !

Bien de bonne heure, hier matin, je me lève, après avoir bu deux bouteilles d'eau durant la nuit et visualisé le triathlon qui m'attendait au moins 10 fois. En attendant mon lift, j'essaie de me distraire, mais c'est impossible: j'ai les mollets crampés de nervosité. C'est ma première course élite avec drafting...

Je dois bien nager. Je choisis de me mettre à côté d'Evelyne parce que je suis habituée de pratiquer les départs avec elle. Je saurai la reconnaître dans la ruée vers la première bouée. Je fais un bon départ, mais casse un peu le temps que Mireille Rodrigue et Isabelle Gagnon me ratrappent et me dépassent un peu trop vite de sorte que je n'arrive pas à m'accrocher à leurs pieds tout de suite. Quand on tourne la dernière bouée, je dois avoir un bon 5-6 mètres de différence avec les pieds d'Isabelle et je décide alors de tout donner pour combler la différence. Chose faite, j'ai encore quelques mètres pour profiter de sa draft avant de sortir de l'eau. À la sortie de l'eau, je suis tout énervée de voir Mireille et Isabelle tout juste devant, je pars à courir, mais je glisse sur le tapis qui, en passant, était plus nuisible qu'autre chose. Ma glissade me fait perdre deux à trois précieuses secondes. "Tu dois courir pour ta vie dans la transition", m'avait dit Francis et je l'attends crier " C'est ton lift, Caro". Je sais. J'essaie. Je n'essaie pas assez fort, il faut croire, parce que lorsque j'embarque sur le vélo, de belle façon pour une fois, Isabelle et Mireille sont loin devant. J'essaie de relancer, mais soyons francs, je ne suis pas du même calibre qu'elles en vélo. Je prends mon mal en patience alors je roule avec Sarah Francoeur sur 5-6km. Peu après le premier virage, je croise Eugénie dans l'autre sens et me rends compte que je n'ai pas vu passer Kyla Rollinson ni Annie Gervais, deux excellentes cyclistes. À ce moment, j'entends un shifteur de vitesse, je me tourne la tête à droite et je vois la roue de Kyla qui arrive à toute allure (par rapport à la vitesse à laquelle Sarah et moi allions, c'était effectivement à toute allure). " Annie, ça m'étonnerait que tu puisses t'accrocher. Kyla, c'est ta dernière chance ", m'avait clairement dit coach Francis alors qu'on parlait stratégie plus tôt cette semaine. J'augmente de trois vitesses, me lève et... m'accroche !!! Annie et Kyla s'échangent les pull alors que moi je reste sagement derrière : " Que je te vois prendre un pull, un seul pull... " m'avait dit Ève, droit dans les yeux. Je me sentais mal de ne pas en prendre, mais sérieusement, on aurait surement ralenti de 3km/h si j'avais été en avant. Alors, je me suis accrochée. La deuxième transition est nickel. Francis nous informe que nous avons 50sec sur les prochaines filles. Je laisse partir Annie sachant qu'elle est hors de ma portée, mais je m'assure de larguer Kyla et Sarah dès le début. Puis, je commence à me convaincre que j'ai peut-être des chances de rattraper Isabelle. Après 2.5km, j'ai 15sec de retard sur elle et Alizée Brien, une talentueuse junior. C'est encore possible. Finalement, je réussis à rejoindre Alizée à environ 200m de l'arrivée et je termine avec un retard de 12sec sur ma coach Isabelle.

Conlusion: je suis contente. Déçue de ma T1 qui m'a probablement coûté une ou deux position, mais satisfaite de ma performance dans les trois sports.

Je veux féliciter tout le monde qui était présent à Drummondville, mais je tiens à écrire quelques lignes supplémentaires juste pour Èvelyne parce que ça ne fait peut-être pas longtemps que je la connais, mais assez pour être témoin de tout l'effort qu'elle a mis cette saison pour être au top et la course qu'elle a fait hier... Bravo ! Je suis fière de m'entrainer avec toi :) D'ailleurs, hier soir, pour célébrer, on s'est fait une épluchette de blé d'inde, en famille, chez Joel et Tom. GÉNIAL ! La dernière fois que j'en ai mangé, c'était en France l'an dernier et j'étais allée les cueillir (voler) dans le champs voisin. Les français trouvaient ça épouvantable qu'on mange du maïs destiné aux vaches. Ils ne savent pas ce qu'ils manquent !

Dernière remarque... PAULA FINDLAY ! JP, c'est elle, ma préférée. Si vous ne savez pas de qui je parle, sachez qu'elle vient de gagner deux championnats du monde et que c'est la future championne olympique du CANADA :P